Santé mentale

A travers ses projets dans le domaine de la santé mentale, le Réseau privilégie la concertation de ses membres au sein d’un groupe de pilotage et collabore avec le niveau cantonal et la filière d’hébergement de psychiatrie adulte.

Promotion et implantation du Plan de Crise Conjoint (ProPCC)

Le projet ProPCC (Promotion et implantation efficiente du Plan de Crise Conjoint) a été mis en œuvre entre janvier 2019 et juin 2021. Il a produit des effets dans tous les contextes de soins en lien avec la santé mentale, à savoir à l’hôpital, en ambulatoire et dans les équipes mobiles, dans les soins à domicile, en hébergement à mission psychiatrique adulte et dans les résidentiels d’addictologie, mais aussi auprès de tous les acteurs concernés, soit les professionnels, les usagers et leurs proches. Le plan de crise conjoint, en tant que mesure anticipée en santé mentale et outil de soutien à l’autogestion des troubles psychiques est aujourd’hui mieux connu et plus largement pratiqué dans le canton de Vaud. Divers impacts sur le système de santé ont même pu être mesurés grâce à deux travaux de master en science infirmière : les patients au bénéfice d’un PCC à la sortie de l’hôpital sont statistiquement moins réadmis à 30 jours que ceux qui n’en ont pas (4% versus 18%, p=.026). Les patients avec un PCC réadmis après 9 mois le sont plus souvent en volontaire contrairement à ceux qui n’en ont pas, ces derniers étant plus souvent réadmis sous contrainte (8% versus 50%, p=.034). Bien que les stratégies de coping anticipées par les usagers dans leur PCC soient nombreuses, la recherche de soutien d’un professionnel de référence est la seule stratégie directement associée à ces résultats.

Mandaté par les Réseaux de santé vaudois (RSVD) et porté par un consortium d’acteurs du champ de la santé mentale, le but du projet ProPCC est la promotion et l’implantation efficiente du plan de crise conjoint sur le canton de Vaud. Co-construit avec des usagers, voire avec des proches si souhaité, il vise à la fois l’amélioration de la qualité de vie des usagers et, indirectement celle de leurs proches, ainsi qu’un changement de culture professionnelle. L’implantation du PCC devrait renforcer la culture du partenariat au sein du réseau socio-sanitaire et l’intégration des usagers dans les espaces décisionnels. Le recours privilégié aux soins dans la communauté grâce au PCC devrait contribuer au désengorgement des urgences et de l’hôpital et contribuer à une diminution des coûts de la santé.

Le concept du projet comporte cinq volets d’objectifs opérationnels et mesures spécifiques destinés à aux groupes cibles définis (institutions à mission psychiatrique, médecins, thérapeutes, adultes souffrant de troubles psychiques et leurs proches) :

  1. Interfaces à l’intérieur du domaine de soins et avec la collectivité : Promouvoir et informer les publics concernés au sujet de l’outil PCC et des bonnes pratiques.
  2. Collaboration, interprofessionnalité : Mettre en œuvre un processus d’implantation institutionnelle impliquant les équipes pluridisciplinaires sur mesure pour intégrer le PCC et les bonnes pratiques.
  3. Autogestion des maladies psychiques et problèmes d’addiction : Générer la rédaction de PCC par l’engagement des professionnels et des usagers dans la démarche PCC.
  4. Formation continue : Concevoir et dispenser des formations interprofessionnelles en formats e-learning individuel et présentiel en groupe, en collaboration avec des pairs et des proches.
  5. Nouvelles technologies : Développer, promouvoir et implanter une plateforme web sécurisée et une application mobile.

L’évaluation du projet porte à la fois sur les résultats et effets attendus (évaluation sommative), et sur les apprentissages tirés de sa mise en œuvre (évaluation formative). Elle se concentre essentiellement sur les éléments pour lesquels les indicateurs d’outcomes ou d’impact mettent en valeur les effets attendus par le projet.

Pour y parvenir, la récolte de données s’est effectuée par des moyens variés et complémentaires en plus du monitoring du projet comme le recours à un sondage en ligne, à des questionnaires sociodémographiques et cliniques, à des SWOT ou encore aux statistiques OFS des hôpitaux vaudois. Les données ont été analysées avec des méthodes mixtes. Deux travaux de master en science infirmière sont venus compléter le dispositif.
Entièrement conçu et déployé en partenariat avec pairs praticiens et proches, le projet ProPCC se termine sur un bilan positif : 7500 flyers, 250 posters, 5 publications, 4 articles de presse, 29 présentations en congrès ou lors de manifestations spécifiques et la création d’un site internet ont permis de toucher plus de 24’000 professionnels, usagers et proches confondus, avec comme effet une augmentation significative de la connaissance de l’outil (p<.001). Ces mesures ont été complétées par une formation en e-learning, suivie par 1’299 professionnels et une formation en présentiel destinée aux 128 champions du changement issus des 21 terrains participants au processus d’implantation. L’évaluation des formations est excellente. Elles ont contribué à l’augmentation de la prévalence du PCC sur le terrain (p<.004) et de l’encouragement des structures à l’utiliser (p<.003) de façon significative. Plus de 740 PCC ont été récoltés dans les institutions participantes. Seul le déploiement des nouvelles technologies n’a pu se réaliser en raison de la pandémie de la COVID-19, une phase test en institution étant indispensable au préalable.

Se former au Plan de crise conjoint

Le projet est mené en collaboration avec le Soutien de projets Prévention dans le domaine des soins de Promotion Santé Suisse

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est logo_pss_1.png.


La prévention dans le domaine des soins (PDS) soutient les personnes qui sont touchées par des maladies non transmissibles (MNT), des addictions et/ou des maladies psychiques ou présentent un risque accru en lien avec ces trois types de maladies.

Le Soutien de projets Prévention dans le domaine des soins a été créé pour soutenir des approches innovantes et le développement de parcours santé parallèlement à la chaîne de prise en charge traditionnelle. Les personnes concernées peuvent recourir davantage aux offres de prévention lorsqu’elles rentrent en contact avec les soins de santé. www.promotionsante.ch/pds
Vidéo explicative: https://promotionsante.ch/pds/bases-pour-le-soutien-de-projets/objectifs.html


Projet « Amélioration de la collaboration et de la continuité des soins entre l’hôpital et les CMS »

Ce projet vise le développement d’une culture commune entre les CMS et l’hôpital, l’optimisation de l’accessibilité aux ressources communautaires des patients psychiatriques et l’amélioration tant de la liaison que de la coordination dans le réseau. Ce projet se décline en 5 axes principaux :

  • Implantation du plan de crise conjoint dans la pratique à l’hôpital et dans les CMS
  • Stages interinstitutionnels d’échange de pratiques
  • Formations aux entretiens de réseau
  • Rencontre annuelle des cadres (Psychiatrie générale – CMS)
  • Colloques de pratique de réseau (10 par année)

PROJETS ET PUBLICATIONS ANTERIEURS

Suivi de transition entre l’hôpital et le retour à domicile (Case Management de Transition CMT)

Le suivi de transition est une intervention menée par un.e infirmier.ère et/ou un.e assistant.e social.e visant à favoriser la réintégration des patients à domicile, à gérer le stress lié au retour à domicile, à favoriser les liens avec le réseau ambulatoire et à prévenir les risques d’aggravation et de ré-hospitalisation précoce. Cette intervention commence au début de l’hospitalisation et se prolonge par un suivi à domicile durant un mois après la sortie.
Le dispositif, issu d’un projet du réseau, est pérennisé au sein du Département de psychiatrie (DP-CHUV).


Suivi de transition et implantation d’outils de réseau pour l’hébergement des personnes souffrant de troubles psychiatriques (Case Management Liaison Hébergement CMLH)

L’expérience tirée du projet concernant la mise en place d’un suivi de transition entre l’hôpital et le retour à domicile (voir ci-dessus) a donné l’impulsion nécessaire pour le démarrage d’un important projet conduite de 2010 à 2014. Ce dernier cible notamment le suivi de transition et l’implantation d’outils de réseau pour l’hébergement psychiatrique adulte (EMS, foyers socio-éducatifs, homes non médicalisés, pensions).

Patients âgés de plus de 65 ans souffrant d’une dépendance à l’alcool

Lorsque la perspective du retour à domicile depuis l’Hôpital n’est plus possible, les patients âgés de plus de 65 ans souffrant d’une dépendance à l’alcool, en attente d’un placement en EMS ont un délai d’attente nettement prolongé pour entrer en EMS par manque de structures adaptées. Par ailleurs, les établissement non spécialisés dans ce type de prise en charge, rencontrent des difficultés lors de l’accueil et de l’hébergement des patiens souffrant d’une dépendance. Pour répondre à cette double problématique et offrir un soutien aux EMS, une nouvelle procédure de Prise en Charge des Patients en attente de placement souffrant d’une dépendance à l’alcool « PCPDA » a été mise en place depuis avril 2017. Celle-ci a été élaborée par un groupe de travail conduit par le BRIO (liaison hospitalière), en collaboration avec la Gestion des flux patients du CHUV, et le Service d’alcoologie du CHUV.

Cette procédure se fonde sur la nécessité de définir un projet d’orientation du patient prenant en compte son problème de dépendance à l’alcool, et formalise une collaboration systématique avec le Service d’alcoologie (SA): Sur demande du médecin en charge du patient, le Service d’alcoologie intervient pour une évaluation qui permettra d’orienter la personne vers une structure adaptée – institution de post-cure ou EMS. Elle tient compte du degré d’autonomie et établit un projet alcoologique au sein de l’institution que le patient intégrera. Le Service assure un suivi de la prise en charge alcoologique. Cette mise à disposition des ressources par le CHUV et son Service d’alcoologie, est une réelle plus-value dans notre système de santé dont les premiers bénéficiaires sont le patient et son entourage.